Va-t-on assister d’ici quelques années à la fin de la presse papier ?

On assiste déjà à la fin de la version papier de certains journaux (La Tribune), quand ils n’ont pas tout bonnement disparu (France-Soir ou les journaux gratuits comme Metronews). Il y a même désormais de grands titres comme Mediapart qui ont tout simplement fait le choix (avec succès) de ne pas investir dans une version papier.

La raison principale est bien évidemment l’avènement d’Internet et les innombrables avantages que la lecture en ligne présente par rapport à la version papier : instantanéité de l’information, disponibilité permanente, prix très réduit (aucune logistique d’impression et de distribution), espace disponible pour le contenu etc.

Les informations ne sont aussi plus du tout consommées de la même façon qu’il y a quelques années. Et les Français ne lisent pas moins qu'avant. Le Monde, par exemple, a vu son nombre d'abonnés numériques dépasser les 400 000 en 2020 au moment où celui de l'imprimé tombait sous la barre des 100 000, alors que leurs niveaux étaient encore comparables en 2010. Le fossé s'est encore creusé aujourd'hui, avec 500 000 abonnés payants en 2023 pour 87 000 abonnements papier et 30 000 ventes en kiosque (derniers chiffres disponibles). En revanche, les canaux et sources qu’ils utilisent ont beaucoup évolué : la meilleure preuve en est l’utilisation des réseaux sociaux comme source d’info. Il y a mêmes des médias qui ont justement été créés dans la seule optique d'être diffusés sur les réseaux sociaux. Konbini ou Brut. ont ainsi des formats optimisés, souvent rapides à consommer, pour le partage et la lecture sur smartphone.

Il faut se rendre à l’évidence, de la consommation de l’info aux aspects économiques, plus rien ne plaide en faveur du journal papier. Sauf peut-être une certaine nostalgie du journal physique, cantonnée aux générations qui ont grandi avec. La question n'est donc plus de savoir si le journal va disparaître, mais quand.